Tuesday, November 14, 2006

The American Exception

Much has been said about the struggling and serial striking of the French intermittents du spectacle [artists with part-time gigs]. Many in France think that Culture with a capital C can only exist if subsidized outside corporate interests -- the famous exception culturelle française. Many also consider American culture as non-culture, or anti-culture: mainstream, commercial, corrupt.

Not quite. The quality of culture is not determined by its financing or the sources thereof. One can argue against the uninspiring Hollywwod mega-buck productions, but not against American culture in general. Take Los Angeles for example: the artistic production is phenomenal. The real difference is that Europe bears the heritage and weight of history, whereas America is a relatively new country turned towards the future.

So argues Frédéric Martel in his new book, "De la Culture en Amérique". Eric Le Boucher reviews it Le Monde:
La culture, considérée d'un point de vue économique, est un secteur en plein développement. Fréquentation des musées, des spectacles, vente de matériels de lecture de films et de disques : la "demande" est en pleine expansion, ce qui est logique pour des populations dont le niveau de vie augmente. Comment financer cette demande ? En France, le système repose beaucoup sur la subvention nationale ou communale et sur l'assurance-chômage dont bénéficient nombre de personnels de ces secteurs.
Cette "exception française" a beaucoup de qualités, à commencer par celle d'avoir maintenu vivante une culture de qualité et diversifiée. Mais quand l'Etat, les collectivités et l'Unedic sont en déficit, le système craque. La défense de la culture française impose alors de chercher d'autres solutions et pour cela de regarder vers d'autres pays. Notamment les Etats-Unis, qui servent trop souvent d'image repoussoir, Hollywood étant stigmatisée comme un rouleau compresseur impérialiste.

Est-ce si vrai ? Frédéric Martel, enseignant à l'Institut d'études politiques, a voulu y voir de près. Il ramène un constat, sous forme de livre, qui va soulever une vive polémique.

La première surprise est la richesse de la culture américaine ; bien loin de la caricature des "grosses usines privées", qu'on en a ici. On compte 2 millions d'"artistes" professionnels employés par les systèmes privés mais aussi non lucratifs, c'est-à-dire proportionnellement bien plus qu'en France (180 000, à définition comparable). Il y a, aux Etats-Unis, trois fois plus d'artistes que de policiers... Leur nombre n'a cessé d'augmenté : 0,56 million en 1965, 1 million en 1980, 1,6 en 1990.

On recense 30 000 acteurs et comédiens, 32 000 danseurs et chorégraphes, 179 000 musiciens et chanteurs, 190 000 écrivains, 212 000 plasticiens et d'innombrables réalisateurs et producteurs. Le détail est parfois moins positif selon Frédéric Martel : le taux de chômage des comédiens est de 35 %, ce qui impose à la plupart d'avoir aussi un job chez McDo.

La culture américaine est un "mouvement", "global et complexe", riche de nombreux acteurs indépendants, universités, fondations, communautés, lobbies, syndicats, qui s'appuient sur les déductions fiscales importantes et les subventions nombreuses. Le système est en définitive beaucoup plus "public" qu'on ne le croit et moins "régi par l'argent qu'on ne le dit". "Un monde en perpétuelle mutation et modernisation qui nourrit une vie culturelle profondément démocratique", conclut Frédéric Martel en réussissant à ébranler bien des certitudes.
The artists' struggle is representative of their societies. In France, L'Etat-Providence is the norm. Individual entrepreneurship is frowned upon and subject to red tape sabotage, while it prevails in the U.S. It's also difficult to cumulate small jobs without a contract in France, while there is a plethora of them in the U.S., even if it means selling burgers or slaving in call centers. In France, there is a reluctance to comingle art with business and money -- the marchands du temple syndrome. In the U.S., there's no complex about it, and that's what makes the artistic scene thrive.

Not that it's all rosy on this side of the pond. The picture above shows the back of a pawn store on Melrose, which caters for "stars". The store is overflowing with music instruments. Talk about struggling artists...
French article © Le Monde - see Google for a translation
photo LA Frog

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